Pages

jeudi 7 mars 2013

L'art aborigène, ou une introduction au symbolisme



Ce projet a été fait en partenariat avec une autre prof d'arts plastiques dans un contexte particulier: j'avais une classe d'accueil, cinq tout nouveaux immigrants, enfermés dans un minuscule local sans fenêtres et duquel ils ne sortaient jamais. Même leurs cours d'éducation physique se faisaient là! Pour favoriser l'intégration, on repassera... Alors j'en parle avec mon amie collègue qui a un groupe d'accueil en même temps et elle me fait un cadeau: enseigner à deux, à un petit groupe jumelé de 20 élèves, dans un vrai local d'arts!

Trève d'anecdote, ce projet est idéal selon moi pour une fin d'année car la technique est assez simple et répétitive. Une fois les élèves bien lancés, ils sont autonomes.

INSPIRATION

L'art aborigène australien est riche et dégage un mystère particulier. Le travail peut être simplement technique, mais il est bien plus intéressant de prendre le temps de bien s'informer sur cet art plusieurs fois millénaire. Selon la tradition, les formes tracées au point sont de nature éphémères; ce sont les artistes des dernières générations, concernés par la perte de leur culture ancestrale, qui ont repris les motifs, les couleurs, parfois les thèmes propre à cet art et en ont fait des tableaux. Selon la tradition, aucun tableau n'est signé, car l'art est un bien de la communauté et l'objet créé revient à celle-ci.

J'ai vu plusieurs fois l'art aborigène utilisé en classe d'arts; souvent, une forme animale est le sujet du tableau. Pourtant, il y a possibilité d'ouvrir le thème de façon bien plus large en abordant les symboles que contiennent les oeuvres aborigènes. Traditionnellement, celles-ci illustrent une histoire du temps des rêves, représentée souvent comme une carte à vol d'oiseau, dont chaque forme représente une piste animale, un point d'eau, un village, ou encore dont le secret de la symbolique est gardé farouchement par son créateur. Ainsi, pourquoi ne pas proposer aux élèves d'inventer leurs propres symboles, leur propre carte d'un monde inventé?

Voici un site intéressant pour s'initier sur le sujet.


PRÉPARATION

Il est important de bien préparer les élèves au travail à la gouache liquide et au mélange des couleurs. Pour notre part, nous avons demandé aux élèves de faire un dégradé de tons (couleur primaire + blanc) et un dégradé de teintes (couleur primaire + 2e couleur primaire) avant de se lancer dans la réalisation du projet.


RÉALISATION

Tout d'abord, nous avons demandé aux élèves de créer une carte qui raconterait le chemin pris pour aller à l'école, leur quartier ou leur ancienne ville. Erreur! Trop cartésien, trop terre-à-terre... Ils ont naturellement dévié le sujet et ont inventé des cartes beaucoup plus personnelles. Nous leur avons simplement demandé d'y insérer des symboles, dont au moins un de leur propre imagination, et d'être capable de les expliquer. Une fois le croquis terminé, ils devaient tracer le squelette de leur carte sur un carton noir, à la mine très pâle. Puis, à l'aide du bout du manche de pinceaux de différentes grosseurs, ils devaient suivre le mouvement des lignes en répétant le motif du point. Ils n'avaient le droit qu'à deux couleurs primaires et du blanc. Voici les résultats:

ACCUEIL PRINTEMPS 2012






SECONDAIRE 2 PRINTEMPS 2012
(3 couleurs primaires + blanc, format réduit)














1 commentaire: